Semaine n°06 du 5 au 11 février 2007
"ce qui manque... "




Manquer. L'idée ne manque de rien;
tout est plein de vide
et s'y agence et s'articule
en constellations naissantes.
Le discours du manque
est toujours le discours d'un maître
qui peine à jouir
et ne jouit qu'à soumettre.
Le jour sans maître
est plein des devenirs des idées.
" Nous sommes toujours dans le plein"
nous dit Merleau-Ponty.
L'idée ne satisfait aucun manque
car ce qui manque se rate toujours.
Elle se forme au milieu du plein,
là où tout se passe et passe
entre moi et moi, toi et toi,
moi et toi, nous et ces mots,
dans la vibration de ce qu'il y a.
Là où le plein se plie,
dans la cavité creuse
et spatieuse du jour,
où l'idée se calfeutre et se réchauffe.
Ce qui ne manque pas
est ce plein de rien,
chose qui ouvre
et lance des devenirs
dans la chaleur des mondes
qui s'affectent sans languir
avec la sainteté de l'idée du jour.

P.M.P.