Semaine n°27 du 3 au 9 juillet 2006
"le lieu de la connivence"




Jouer.. Les idées se pressaient
pour voler au secours de la victoire ou de l'échec
et ne manquaient ni de raisons
ni de prévisions calculées.
-« Je vous l'avais bien dit, c'est le gazon trop mou».
-« C'est la chaleur moite ».
-« Et la lune ! Vous oubliez la lune ».
Et la solidarité de l'équipe.
Et la technique. Et le public.
Et l'effet télé. Et le gouvernement.
Et… Et…, prétentieux petit mot « et »,
qui convoque la terre entière,
ronde comme le ballon bien compté des raisons,
pour jouer le jeu fini d'un monde
qu'on pense bien fait.
Mais à quoi sert de jouer, si les jeux sont faits ?
A moins de jouer pour autre chose que le jeu :
gain, prestige, nation, rêve… .
Le jour riait et les illusions des idées l'amusaient
car il laisse le je au je,
qui, ouvert et imprévisible,
a toujours du jeu comme le suite des jours.
Les jeux infinis créent des possibilités
et non des propriétés.
Celles-ci ont des limites, celles-là un horizon.
Ainsi du plagiat qui met du jeu dans les phrases
en les remettant en jeu dans de nouveaux textes
écrits par les joueurs de l'infini
qui ne sont des acteurs sérieux en aucun jeu
mais les poètes joyeux d'une histoire
qui continue à engendrer
ce qu'ils ne peuvent finir.
Le jeu ne joue qu'à déjouer les jeux,
comme l'idée dans le jeu des jours qui boîtent.

P.M.P.