Semaine n°50 du 12 au 18 décembre 2005
"venir au monde "




Naître. Venir au monde et l'ouvrir,
arriver au jour et l'ajourer,
sortir de la bouche d'ombre et la délier;
naître comme être
avec l'infini des infinitifs.
Qu'est-ce qui peut bien naître sur une page,
éclore dans la caverne grise,
sans arrière-monde ni modéle ?
Quel lecteur sera assez philosophe-sage-femme
pour frayer ici un passage à l'idée
qui troue le jour, laisse couler les flux rouges
des phrases qui accouchent le penser.
Naître comme peindre
la modification variante du trait
qui déploie et dévie le train de la vie,
lève les vagues des ondulations d'être,
scande et rythme la musique du monde muet,
prend le parti des choses
qui éclosent et déclosent.
La naissance naît,
suscite un "vide de plénitude";
elle vient en ce lieu
qui n'est encore rien devenu,
qui est en train d'avoir lieu;
elle ouvre l'avenir du naître des idées
et déjà elle court à sa perte.
Cette page est chaque jour le noël du penser.
Naître: verbe zip qui ouvre la page;
à vous de jouer, de l'ouvrir et de la fermer,
d'aller et venir, d'effacer et de continuer
le trait du naître ______________________
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P.M.P.