« Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants. »

Gaston Bachelard

 

 



FRAGMENTS ...2010
La vie, le bonheur, le malheur, l'espoir...

«…Je me suis toujours intéressé à la métamorphose et à la dégradation d’une installation, en tant que témoin. Pour comprendre le temps, je dois travailler avec le passé le présent et l’avenir. Le temps et la métamorphose se rattachent à un lieu et à un matériau. Pour mieux comprendre ce phénomène, il faut rester sur un lieu.
Plus j’expérimente, plus je prends conscience de la signification du temps lié à un lieu. Le lieu, pour moi, est un matériau, car le lieu devient matrice, susceptible d’être travaillée; et d’être soustraite de ses éléments.
La plage est l’endroit idéal ou mes rythmes de travail se sont réglés .Une installation doit être réalisée rapidement entre les marées pour ne durer qu’un bref instant le temps est déterminent. Il y a un défi et un équilibre entre ce que je veux faire et le temps disponible pour y arriver. Le temps, par ses contraintes, me laisse rarement  achever mon travail comme je le souhaite. Est ce nécessaire ? Le but n’est pas d’atteindre la perfection dans chaque installation. Je préfère les installations façonnées par les compromis que la nature m’impose, qu’il s’agisse de la marée qui monte ou de la fin de la journée…des imprévus…
Tous mes travaux sont relatifs à ma vie. Chaque instant est important, même celui passé avec des personnes entrecroisées et avec lesquelles je partage un bout de chemin…

Photos, vidéos, écrits et mémoire sont des procédés que j’utilise pour figer l’instant.
Certains de mes travaux se nourrissent de différents registres de l'iconographie religieuse : art sacré, savant ou populaire et du patrimoine oral.

La création d’une œuvre ne tombe jamais dans la répétions pure et simple, même lorsqu’il s’agit  de la production d’une série d’objets ou d’installations identiques. Chaque œuvre porte la marque particulière du moment de sa création.
Comme dans un jardin botanique ou l’on aurait tort de croire que toute les plantes sont semblables, il existe au contraire une grande variété, même si il s’agit de la même famille et qu’elles ont les même structures… »

A. Chahboune